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Morlaàs

Morlaàs

Son histoire

Les Armoiries de la ville

Aux alentours des années 1070, le Prince souverain de Béarn, Centulle V épouse sa pupille Gisla, parente à un degré prohibé par l’église. Le scandale causé par cette union retentit jusqu’à Rome. Le représentant du Pape Grégoire VII prononcera, à Morlaàs, la dissolution du mariage.

Le Prince obtint en compensation le privilège de faire figurer sur son blason, ainsi que sur les pièces de monnaie frappées dans son atelier, la croix du Christ, largement étalée, en signe de renoncement et de soumission.

En langage héraldique, les armes de Morlaàs se lisent : « d’azur à la croix d’or, accompagnée de vingt besants de même cantonnée en quatre quartiers de deux, un et deux ». Ces armoiries étaient inscrites sur les blasons (que l’on disposait au Moyen-âge aux entrées de Morlaàs, lors de la réception de personnalités), sur le bouclier et les oriflammes du Seigneur de Béarn, et enfin sur les poids officiels qui servaient à peser la viande à la halle de Morlaàs les jours de marché et que l’on appelait « lous pés carnissès ».

Le For de Morlaàs

Le For de Morlaàs est un véritable privilège alors que le For général représente le droit commun. Le For de Morlaàs est une charte de droit privé et public, datant du XIème Siècle, accordant à une ville le droit de s’administrer, d’avoir un budget, des juges propres, des règlements de police, des troupes…

En 1088, Gaston IV confirme les privilèges et franchises de la ville de Morlaàs. Ceux-ci s’étendaient aussi dans le domaine des droits civils, de la juridiction et des droits politiques, ce sont les premières lois béarnaises ou « coutumes » ou libertés qui sont faites par Gaston IV le Croisé (1070-1131) et confirmées en 1220 par Guillaume-Raymond de Moncade (frère et successeur de Gaston IV.
C’est une charte de franchises et de privilèges accordés par le Vicomte aux habitants de ce bourg :

  • Principe de liberté de succession
  • Immunités
  • Exemption de certaines obligations
  • Fixation de la durée du service militaire
  • Garanties accordées à la liberté individuelle
  • Inviolabilité du domicile

Ces privilèges étaient accordés contre le paiement de redevances et l’obligation de fortifier la ville.

Ainsi, on peut considérer le For de Morlaàs comme la Charte Communale par excellence du Béarn. Presque toutes les villes qui obtinrent des privilèges et qui eurent un rôle dans l’histoire du Béarn furent régies d’après ces coutumes.

La monnaie

Dans la seconde moitié du XIème siècle, le Vicomte de Béarn, Centulle V avait fait du château fort de Morlaàs sa résidence et possédait un atelier monétaire dans lequel les souverains frappaient monnaie. L’unité en question portait le nom de sol morlanès ou sou morlaàs ou livre de morlaàs, symbole de la souveraineté du Béarn. D’autres pièces appelées « baquettes », servant particulièrement à la petite monnaie, étaient fabriquées à la rue du Bourg-Neuf où résidait un hôtel de la monnaie. Le nom de « baquettes » (vachettes), fait référence aux armoiries des seigneurs béarnais avec deux vaches portants colliers et esquires » (sonnailles). La monnaie morlane eut une grande vogue au Moyen-âge non seulement dans les Pays de l’Adour mais aussi en Aragon, en Navarre et en Italie Son cours s’étendit même jusqu’aux lointains Pays d’Orient, par l’apport qu’en firent les croisés et autres pèlerins. Après Morlaàs, c’est à Pau et à Saint-Palais que l’on battra monnaie.

Morlaàs

Les églises Romanes

L’Eglise Sainte-Foy - Historique…

En 1070, le mariage de Centulle V, Prince souverain de Béarn, avec Gisla, sa pupille, parente à un degré prohibé par l’église, provoque un scandale à tel point qu’après la dissolution du mariage, Centulle, en réparation de sa faute, fait bâtir l’église Sainte-Foy qui dépend de l’ordre de Cluny.

Chef-d'œuvre de l’architecture romane, au portail unique, elle subit un premier incendie en 1520 puis en 1569, dû aux guerres de religion.

En 1841, son portail sera classé monument historique sur intervention de Viollet le Duc, l’ensemble le sera en 1979. Aujourd’hui, les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle, les touristes mais aussi les gens de la région ne manquent pas de l’admirer. L’opération « Petite Ville », grâce à un programme de restauration, a permis une totale mise en valeur de ce patrimoine culturel et architectural.

L’office de Tourisme possède quelques collections de pierres et autres objets anciens provenant des différents monuments religieux de Morlaàs. Des visites guidées de l’église sont organisées. N’hésitez pas à vous renseigner.

L’Eglise Saint-André

Fondée entre 1068 et 1096, elle nous laisse peu de souvenirs de son passé ; ayant, elle aussi, subi les guerres de religion, elle a été totalement reconstruite. Néanmoins, vous pourrez y voir trois tableaux datant du XIXème Siècle : un « Saint-André » de Subercaze, une « Nativité » de Galimard et une « Visitation » de Bernède (une copie de celle de Sébastiano del Piombo).

Sur le chemin de St Jacques

C’est vers l’an 1000 que la religion chrétienne se répand dans la population et vers cette époque que commencent les grands pèlerinages vers Saint-Jacques de Compostelle.

La plupart des pèlerins traversaient les Pyrénées au Somport ou à Roncevaux. Tout au long de ces routes, les vicomtes de Béarn et les moines firent construire des églises et des gîtes d’accueil qu’on appelait « espitaux » (hôpitaux). Parmi les quatre grandes routes qui mènent à Saint-Jacques, la voie d’Arles passe par Toulouse, Auch et traverse le Vic-Bilh et le Béarn. Morlaàs, ainsi située, fut dotée d’un hôpital relais, l’hôpital Sainte-Lucie, dont la création est datée de 1154, dépendance de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem (devenu par la suite Ordre de Malte).

Aujourd’hui, les chemins de Saint-Jacques constituent un véritable projet de développement économique et culturel qui permet de rétablir des continuités historiques oubliées.

De multiples motivations guident les hommes et les femmes qui se lancent dans cette « aventure » : elles peuvent être religieuses, spirituelles, culturelles, sociales et même sportives.

Les pèlerins de passage dans notre commune peuvent être accueillis à la Halte Saint Jacques, où un dortoir, composé de 8 lits, est à leur disposition.

Les monuments

Remarquables

La maison dite de « Jeanne d’Albret » 

Située au n°1 de la place Sainte-Foy, juste en face de l’église, cette maison porte encore de nos jours la date de 1451 autour d’un écu « buché ». Selon les dires, Jeanne d’Albret, protestante, aurait mis le feu à l’église Sainte-Foy pour ensuite la regarder brûler depuis le balcon de sa maison… Toujours face à l’église, au n°3, une façade en colombages et torchis, du XVII sauvegardée.

La gare

En Octobre 1902, la compagnie ferroviaire ouvrit la section de Pau-Morlaàs. La liaison de Pau-Lembeye, (d’une longueur de 37,889 kilomètres) servait pour le transport du charbon, des bestiaux, des céréales et bien sur des voyageurs. Faute de rentabilité, la ligne cessa toute son activité le 31 décembre 1931.

 

Sur la place Sainte-Foy

Le Monument aux morts, inauguré le 30 juillet 1922 est une sculpture d’Ernest Gabard, artiste palois connu dans le Béarn et au-delà. Cette sculpture représente « dans ses grandes lignes une femme du pays vêtue de l’habit de grand deuil portant un casque lauré sur la stèle où se trouvent gravés les noms de nos morts.

À l’approche du virage de la côte de Morlaàs, ainsi que dans la clairière en contrebas, deux Monuments sont disposés à la mémoire « des maquisards massacrés par les Allemands », le 10 juillet 1944. 

 

 

Le buste de Jean-Anne-Henri Depaul (1811-1883)

Située derrière le chevet de l’église Sainte-Foy et inaugurée en 1982 par son petit-fils, cette statut de résine (l’originale faite de bronze pur fut accaparée et fondue par les Allemands lors de la 1ère Guerre Mondiale) nous rappelle cet illustre homme de science qu’était ce Monsieur Depaul, originaire de Morlaàs. Il fut chef de clinique à Paris, chirurgien à l’hôpital des enfants assistés, professeur de clinique obstétricale à la faculté, mais aussi Conseiller Général du canton de Morlaàs.

A la sortie de la ville, après le rond-point (direction Lembeye)

Sur la gauche, la fontaine du Paradis, la « Houn déu Paradis » ou fontaine aux Cagots ou encore fontaine aux Fées, servait, au Moyen-âge, aux exclus de la société, à ces cagots comme les appellent les historiens ; certains les disaient même lépreux et descendants des Wisigoths…Aussi dès le début du XIIème Siècle, existait, non loin de ce point d’eau, une maladrerie (ou léproserie) qui accueillait ces parias.Après la disparition de la lèpre, au XVème Siècle, la fontaine servit aux villageois et aux pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle arrivant à Morlaàs par le Chemin de Provence. 

Un des derniers lavoirs, le « lavoir de la Gouttère », situé dans un ancien méandre du ruisseau du même nom, adossé à la rue des Remparts, a été restauré par l’intermédiaire d’un Chantier Concordia qui s’est déroulé du 07 Août au 29 Août 2009.